-Je suis existentialiste.
Je suis moderniste.
-En somme, nous mènerons une vie esthétique.
En somme, nous mènerons une vie éthique.
-Je t’aimerai.
Moi non plus.
-«Je vais et je viens entre tes reins. »
«Tu vas et tu viens entre mes reins. »
-Pour continuer de vivre l’un sans l’autre, il nous faudra faire taire le plus fort.
Ce sera un amour catalyseur.
-Nous aurons tellement mal, mais nos corps bouillerons dans leur fusion.
Nos corps seront si proches que l’un de nous devra y laisser sa peau.
-Ce sera Hiroshima, mon amour.
L’amour n’existe pas, nous le créerons à ton image, pour qu’il soit aussi sublime que tes seins. Ce sera un amour sain.
-«Au jazz comme en amour, il n’y a pas de demi mesure. »
Tu m’embrasseras et je fonderai sur place, puis je serai sublimée par tes mots.
-Nous partirons demain, à la même heure, tu mettras ta robe rouge avec rien en dessous.
Une robe rouge pour une révolution amoureuse.
-Ça sera comme dans Bonnie and Clyde.
Je serai Jane Birkin et toi, tu seras Serge Gainsbourg.
-Je serai Martin Heidegger et toi, Hannah Arendth.
J’aurai ta cigarette au bec.
-«Elle aura ma mort au bec »
Nous serons et nous deviendrons.
-Nous existerons et nous serons.
« L’existence précède l’essence. »
-« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »
Je me cherche et je t’ai trouvé.
-Je bois, je fume, je lis et j’oublie.
Je me maquille, me démaquille, m’habille, me déshabille.
*
Tu chantes tellement bien que j’oublie que c’est ta voie.
-J’ai perdu mes clefs.
Tu ne chantes déjà plus ?
-Je suis une actrice.
*
J’aurai attendu de toi un signe, un rire. Tu es morte dès que tu es entrée en moi.
-« Tu vois, nous avons le fou rire, déjà, on ne communique plus. »
*
«Bon Dieu que c’est triste Orly le dimanche avec ou sans Bécaud.»
-Je t’attendrai à place des Abesses. Nous irons au Deux Magots et tu ne boiras rien. Je prendrai un café et tu fumeras une cigarette en me soufflant au visage pour ne pas voir mes yeux qui ne brillent plus. Oui, déjà, ils ne brillent plus et tu ne t’en rendras même pas compte.
– «Je n’ai pas de vie réelle, je n’ai que des idées.» C’est pour cela que notre histoire n’existera pas.
*
-Aujourd’hui, on lit Brecht.
Sylvie-Anne, je trouve que tu marmonnes trop. On ne t’entend plus.
«Quelle est mon ambition dans la vie ? Devenir immortel et mourir. »
-Notre amour et la roulette russe.
« Moi, j’ai les mains sales. Jusqu’aux coudes. Je les ai plongées dans la merde et dans le sang.»
-Je vote le Statut Quo.
Pourquoi pouvons-nous rien faire qui soit concret ?
-Ce soir, je ne boirai pas de ton vin.
Ah pis, tu me saoules à la fin.
-Je te ferai l’amour et demain, nous ne ferons plus rien.
Nous irons là où ils ne seront pas.
-Nous n’avons jamais parlé la même langue.
«Qui hésite, se perd.»
-« Il est vrai que [notre] histoire ne marche pas sur la tête» -Marx
On met tout dans le même sac.
-Tu changes les règles; tu bafouilles tout et tu mets ma tête en enchère.
Je suis étrangère.
-Étranger dans un monde qui se déconstruit à la mesure qu’il se modernise. Je ne serai jamais postmoderne; ça serait pire que l’apocalypse.
«Parle-moi, parle-moi de toi, parle-moi de nous »
-Je préfère ta langue dans mes culottes que ta langue qui radotte.
«Les métaphores sont dangereuses. L’amour commence par une métaphore.»