Archive for juin 2009

canicule

19 juin 2009

Le soleil est aveuglant; les vers fumés sont de mise. La crème solaire devrait l’être aussi, mais elle pique ma peau et l’empêche de respirer. Viens ici que je t’attrape. Tu n’iras nulle part sans avoir beurrer tes joues. Je marche doucement dans les rues presque désertes encore. Je n’entends que le claquement de mes sandales sur le pavé. Oui, j’ai mis mes sandales qui ne tiennent pas bien mon pied. Des sandales de plage, franchement. En plus, je t’ai acheté des vraies sandales pour la ville. La fenêtre d’une maison est ouverte et  le crépitement de la radio se fait entendre. L’annonce d’une canicule est sur la bouche de chaque chroniqueur, chaque serveur, chaque chauffeur d’autobus… Tu sais, il paraît que boire de la soupe quand il fait chaud, ça aide à se rafraîchir… En fait, j’ai lu ça dans Elle Québec. Je ne te crois même pas ! Quelques minutes plus tard, je croise un passant. Un étranger, je ne le connais pas. Nous nous sourions par politesse. Ton visage me dit quelque chose. Je ne sais pas ton nom, mas je suis certain que je te connais. Ah oui ? Je m’appelle Sylvie-Anne… Et toi ? Une impression de déjà vu, bien que je ne puisse rattacher ce visage à un nom, à un moment. J’ai tourné le coin de la rue, je suis hors d’atteinte. Les regards se dissolvent dans mes pupilles. Mes yeux me trahissent. Mon regard ne m’appartient pas. Les silences ne noient pas mes questionnements. La chaleur commence à gagner mon corps peu à peu. Mes membres s’engourdissent déjà. Nous vous conseillons de traîner une bouteille d’eau, un chapeau et d’éviter les expositions prolongées au soleil. Le ciel semblent être glacé, à l’inverse de l’asphalte qui cuit. Peu à peu, les gens s’éveillent et apparaissent dans les rues. Les yeux s’évitent. Le rythme change; les voitures affluent les artères, les piétons se compriment, mais s’ignorent. Je préfère garder l’anonymat, merci. Je fais des détours, j’évite les bruits assourdissants. … Fragile. Manipuler délicatement.

Mon corps pleure de sueurs. Après la canicule, l’orage. J’aime les éclairs, mais je ne suis pas un génie.